Discours M. Donnedieu de Vabres- AJC mars 2007
Monsieur le Président de l’American Jewish Committee, cher Robert Goodkind,
Madame la Membre du Congrès, chère Nita M. Lowey,
Monsieur l’Ambassadeur de France aux Etats-Unis d’Amérique, cher Jean-David Levitte,
Monsieur le Cardinal,
Monsieur le Vice-Président de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, cher Serge Klarsfeld,
Mesdames, Messieurs,
Chers Amis,
Je suis très heureux d’être présent parmi vous ce soir. Je tiens à remercier, avant toute chose, l’American Jewish Committee, à l’origine de ce dîner.
Cette soirée est placée sous le signe de la justice, de la mémoire, de la paix et de l’amitié profonde qui lie nos deux pays. Une amitié qui puise sa force dans nos valeurs communes, dans notre culture, dans les destins étroitement liés de nos Nations, dans notre Histoire, dont nous mettons en lumière aujourd’hui, à travers la création d’Agnès Varda, un chapitre essentiel, et des héros dont il nous revient de perpétrer le souvenir, mais aussi le combat.
Il y a à peine plus d’un demi-siècle, l’Europe, terre de l’humanisme, patrie des Lumières, de la raison et de la tolérance, a sombré dans la barbarie, déchirée par un conflit fratricide, emportée par la folie criminelle de l’idéologie nazie. Dans ces heures sombres, dans la France occupée, terrorisée, défaite, des hommes et des femmes se sont levés sur notre territoire pour défendre, au péril de leur vie, ces principes de liberté, d’égalité, de fraternité, inscrites au frontispice de leurs édifices républicains, et plus profondément encore gravées dans leurs âmes et dans leurs cœurs.
Les Justes de France ont accueilli, caché, sauvé, au mépris du danger, des hommes, des femmes, des enfants, des familles entières, persécutés pour le seul crime d’être nés Juifs. Grâce à le courage de ces Français « ordinaires », qui n’ont jamais cherché les honneurs, grâce à leur générosité, les trois-quarts des Juifs de France ont pu être sauvés. Ils ont ouvert, ainsi que l’a nommée Simone Veil, Présidente de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, jusqu'au 5 février dernier, « une page de lumière dans la nuit de la Shoah ». Une page d’espoir, et de foi profonde en l’homme, dans les ténèbres de la lâcheté et de la violence.
2693 Justes, de toutes régions, de tous milieux, de toutes convictions, ont été identifiés en France, à ce jour, grâce aux témoignages de ceux qui leur doivent la vie, et reconnus par le Mémorial de Yad Vashem. Comme l’a déclaré le Premier Ministre, en inaugurant le « Mur des Justes » au Mémorial de la Shoah, le 14 juin dernier, « leur souvenir constitue pour nous une consolation mais aussi une exigence ».
Oui, leur souvenir est une exigence, un devoir, ce « devoir de mémoire » que brandissait Primo Levi. C’est tout le sens de l’hommage que la France, par la voix du Président de la République, leur a rendu, le 18 janvier dernier, au Panthéon, à l’initiative de Simone Veil. Cet hommage s’inscrit dans la droite ligne des nombreuses actions que mène la France en faveur de la transmission, de la diffusion, du partage de la mémoire de la Shoah, dans toutes ses dimensions, dans toutes ses implications.
Le Président de la République m’a confié le soin de préparer cette cérémonie, pendant laquelle une inscription honorant les Justes de France a été apposée dans la crypte de ce monument qui, vous le savez, abrite l’âme des plus grands hommes de notre Nation.
Parce que je crois profondément qu’il y a une urgence à donner à voir et à entendre les destins, les motifs, le courage de ces hommes exceptionnels, j’ai proposé à l’une de nos plus grandes réalisatrices, Agnès Varda, de participer à cette commémoration, et de mettre en scène ces récits et ces mémoires.
Le résultat a dépassé mes attentes, pourtant extrêmement fortes. Je sais que vous avez été très émus, le mois dernier, en découvrant son œuvre. Fragments d’histoire collective, scènes tragiques et quotidiennes reconstituées avec une extrême pudeur, portraits saisissants, tirés d’archives diverses, dont les collections du Mémorial de la Shoah, cette installation a retracé magnifiquement le dévouement et l’héroïsme discrets dont ont fait preuve les Justes de France.
Cette création exalte des valeurs que nous partageons, ces valeurs qui se sont incarnées dans cette chaîne humaine de solidarité et de courage, ces valeurs pour lesquelles vos soldats ont donné leur vie, pour libérer notre pays du joug nazi, ces valeurs qui fondent le respect mutuel et l’amitié profonde qui lient nos deux nations, ces valeurs universelles, qui sont magnifiquement résumées dans l’inscription qui figure sur la médaille des Justes : « Quiconque sauve une vie sauve l’univers tout entier. »
C’est pourquoi je souhaite aujourd’hui que cette exposition circule aux Etats-Unis, pour apporter un pierre de plus à l’édifice de notre histoire commune, et pour exalter, notamment auprès du jeune public, le souvenir de ces héros et de leur lutte contre la barbarie.
Les services culturels de l’Ambassade de France aux Etats-Unis d’Amérique, piloteront ce projet, avec le concours de tous, et notamment de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, et de l'Association des fils et filles des déportés juifs de France, dont je salue le Président fondateur, Serge Klarsfeld. Nous connaissons tous ses travaux remarquables, et son combat de chaque instant pour la mémoire de cette période tragique de notre histoire.
Je tiens à remercier chaleureusement, de nouveau, l’American Jewish Committee, qui a bien voulu attirer votre attention sur cette grande cause, et tout particulièrement Valérie Hoffenberg, qui contribue, depuis de nombreuses années, au dialogue et au renforcement des liens entre nos deux pays.
Je vous remercie.
Madame la Membre du Congrès, chère Nita M. Lowey,
Monsieur l’Ambassadeur de France aux Etats-Unis d’Amérique, cher Jean-David Levitte,
Monsieur le Cardinal,
Monsieur le Vice-Président de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, cher Serge Klarsfeld,
Mesdames, Messieurs,
Chers Amis,
Je suis très heureux d’être présent parmi vous ce soir. Je tiens à remercier, avant toute chose, l’American Jewish Committee, à l’origine de ce dîner.
Cette soirée est placée sous le signe de la justice, de la mémoire, de la paix et de l’amitié profonde qui lie nos deux pays. Une amitié qui puise sa force dans nos valeurs communes, dans notre culture, dans les destins étroitement liés de nos Nations, dans notre Histoire, dont nous mettons en lumière aujourd’hui, à travers la création d’Agnès Varda, un chapitre essentiel, et des héros dont il nous revient de perpétrer le souvenir, mais aussi le combat.
Il y a à peine plus d’un demi-siècle, l’Europe, terre de l’humanisme, patrie des Lumières, de la raison et de la tolérance, a sombré dans la barbarie, déchirée par un conflit fratricide, emportée par la folie criminelle de l’idéologie nazie. Dans ces heures sombres, dans la France occupée, terrorisée, défaite, des hommes et des femmes se sont levés sur notre territoire pour défendre, au péril de leur vie, ces principes de liberté, d’égalité, de fraternité, inscrites au frontispice de leurs édifices républicains, et plus profondément encore gravées dans leurs âmes et dans leurs cœurs.
Les Justes de France ont accueilli, caché, sauvé, au mépris du danger, des hommes, des femmes, des enfants, des familles entières, persécutés pour le seul crime d’être nés Juifs. Grâce à le courage de ces Français « ordinaires », qui n’ont jamais cherché les honneurs, grâce à leur générosité, les trois-quarts des Juifs de France ont pu être sauvés. Ils ont ouvert, ainsi que l’a nommée Simone Veil, Présidente de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, jusqu'au 5 février dernier, « une page de lumière dans la nuit de la Shoah ». Une page d’espoir, et de foi profonde en l’homme, dans les ténèbres de la lâcheté et de la violence.
2693 Justes, de toutes régions, de tous milieux, de toutes convictions, ont été identifiés en France, à ce jour, grâce aux témoignages de ceux qui leur doivent la vie, et reconnus par le Mémorial de Yad Vashem. Comme l’a déclaré le Premier Ministre, en inaugurant le « Mur des Justes » au Mémorial de la Shoah, le 14 juin dernier, « leur souvenir constitue pour nous une consolation mais aussi une exigence ».
Oui, leur souvenir est une exigence, un devoir, ce « devoir de mémoire » que brandissait Primo Levi. C’est tout le sens de l’hommage que la France, par la voix du Président de la République, leur a rendu, le 18 janvier dernier, au Panthéon, à l’initiative de Simone Veil. Cet hommage s’inscrit dans la droite ligne des nombreuses actions que mène la France en faveur de la transmission, de la diffusion, du partage de la mémoire de la Shoah, dans toutes ses dimensions, dans toutes ses implications.
Le Président de la République m’a confié le soin de préparer cette cérémonie, pendant laquelle une inscription honorant les Justes de France a été apposée dans la crypte de ce monument qui, vous le savez, abrite l’âme des plus grands hommes de notre Nation.
Parce que je crois profondément qu’il y a une urgence à donner à voir et à entendre les destins, les motifs, le courage de ces hommes exceptionnels, j’ai proposé à l’une de nos plus grandes réalisatrices, Agnès Varda, de participer à cette commémoration, et de mettre en scène ces récits et ces mémoires.
Le résultat a dépassé mes attentes, pourtant extrêmement fortes. Je sais que vous avez été très émus, le mois dernier, en découvrant son œuvre. Fragments d’histoire collective, scènes tragiques et quotidiennes reconstituées avec une extrême pudeur, portraits saisissants, tirés d’archives diverses, dont les collections du Mémorial de la Shoah, cette installation a retracé magnifiquement le dévouement et l’héroïsme discrets dont ont fait preuve les Justes de France.
Cette création exalte des valeurs que nous partageons, ces valeurs qui se sont incarnées dans cette chaîne humaine de solidarité et de courage, ces valeurs pour lesquelles vos soldats ont donné leur vie, pour libérer notre pays du joug nazi, ces valeurs qui fondent le respect mutuel et l’amitié profonde qui lient nos deux nations, ces valeurs universelles, qui sont magnifiquement résumées dans l’inscription qui figure sur la médaille des Justes : « Quiconque sauve une vie sauve l’univers tout entier. »
C’est pourquoi je souhaite aujourd’hui que cette exposition circule aux Etats-Unis, pour apporter un pierre de plus à l’édifice de notre histoire commune, et pour exalter, notamment auprès du jeune public, le souvenir de ces héros et de leur lutte contre la barbarie.
Les services culturels de l’Ambassade de France aux Etats-Unis d’Amérique, piloteront ce projet, avec le concours de tous, et notamment de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, et de l'Association des fils et filles des déportés juifs de France, dont je salue le Président fondateur, Serge Klarsfeld. Nous connaissons tous ses travaux remarquables, et son combat de chaque instant pour la mémoire de cette période tragique de notre histoire.
Je tiens à remercier chaleureusement, de nouveau, l’American Jewish Committee, qui a bien voulu attirer votre attention sur cette grande cause, et tout particulièrement Valérie Hoffenberg, qui contribue, depuis de nombreuses années, au dialogue et au renforcement des liens entre nos deux pays.
Je vous remercie.
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