Le 23 mai 2007, Valérie Hoffenberg, présidente du bureau parisien d'AJC, a donné une interview à la newsletter du CRIF.
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ici1° Vous êtes la représentante en France de l’American Jewish Committee (l’AJC) qui vient de tenir à Washington son congrès annuel dont l’hôte d’honneur a été cette fois le Premier Ministre François Fillon. Pouvez-vous nous présenter l’AJC, l’une des plus anciennes et des plus connues organisations juives américaines ?
L’American Jewish Committee est la plus ancienne organisation juive américaine, puisque nous fêtons cette année nos 102 ans.
C’est une organisation non gouvernementale et apolitique qui a pour objectifs, la défense des droits de l’Homme, des valeurs démocratiques, la lutte contre l’antisémitisme et toutes les sortes de racisme, et le soutien à Israël dans sa volonté de vivre en paix avec ses voisins.
Avec des bureaux dans 33 Etats des Etats-Unis et 8 bureaux dans le reste du monde, dont 5 en Europe, l’AJC est l’organisation juive américaine disposant de la plus grande influence sur la scène internationale.
L’AJC bénéficie aux Etats-Unis et dans le reste du monde d’un niveau d’influence unique, acquis au fil de longues années d’expérience. L’AJC se distingue également par son mode de fonctionnement et ses méthodes de travail : toutes les décisions et prises de position de l’organisation sont le fruit de recherches approfondies et de délibérations collectives.
Le bureau AJC France travaille en étroite collaboration avec les représentants du gouvernement et les élus de tous les partis afin de participer au renforcement des relations entre la France et les Etats-Unis et la France et Israël. Grâce à notre professionnalisme, notre connaissance des dossiers et notre discrétion nous sommes considérés comme un partenaire privilégier et fiable par les autorités françaises et américaines.
C’est pourquoi de nombreuses personnalités françaises acceptent régulièrement de venir s’exprimer devant l’AJC. En un an, nous avons reçu Nicolas Sarkozy, François Fillon, Bernard Kouchner, Dominique Strauss-Kahn et François Zimeray.
D’autre part, nous organisons chaque des voyages d’élus au Moyen-Orient. Cette année, Haim Musicant nous a d’ailleurs accompagnés.
2° Quelles sont, parmi les conférences de ce congrès auxquelles vous avez assisté, celles qui vous ont le plus interpellées?
Je suis reconnaissante à François Fillon d’avoir accepté notre invitation. Grâce à l’AJC, c’est la première fois depuis 10 ans qu’un Premier ministre français se rendait aux Etats-Unis.
Le discours en anglais du Premier ministre fut un moment fort.
Il a rappelé l’imminence de la menace iranienne et la position ferme de la France en promettant
qu’en cas de refus du dialogue l’Iran ferait face à un "isolement croissant : isolement diplomatique, isolement économique, isolement financier".
Sur le conflit israélo-palestinien, le premier ministre a réaffirmé le "droit d'Israël à la sécurité". Il a également proposé que la France participe à une force internationale qui viendrait en appui aux services de sécurité palestiniens. Une idée que le Président de la République a lui-même évoqué à plusieurs reprises.
Il a montré s’il en était besoin, après les nombreuses déclarations et démonstrations d’amitié au peuple américain du Président de la République, que les relations transatlantiques sont bel et bien réchauffées et que la coopération et la collaboration sur les dossiers internationaux et économiques sont les maitres mots de ces prochains mois.
Enfin, il a fait part de la volonté du gouvernement français de lutter encore plus efficacement encore contre le racisme et l’antisémitisme.
Cette année l’accent a été mis sur les relations avec les pays arabes modérés. Une délégation d’imams Indiens qui avaient visité Israël avec l’AJC a exprimé une volonté de dialogue et d’ouverture avec le monde juif. L’Ambassadeur de Mauritanie aux Etats-Unis a aussi fait part de l’attachement de son pays à la relation avec Israël.
Enfin, le discours de Dominique Strauss-Kahn nous a permis de mieux comprendre le rôle crucial du FMI et le lien entre la stabilité politique et économique.
3° Pourriez-vous partager avec nous votre regard et vos sentiments sur la campagne des présidentielles américaines ?
L’AJC est un organisme non-partisan mais nous avons parmi nos membres des soutiens des deux candidats démocrates et du candidat républicain.
Nous sommes persuadés que le lien entre les Etats-Unis et Israël est indéfectible quelque soit le vainqueur des prochaines présidentielles. Néanmoins, il y a de réelles différences entre les politiques prônées par les candidats, et en particulier sur l’Iran. Le rôle de notre organisation est de nous assurer que chacune de nos préoccupations seront défendues par tous les candidats.
Propos recueillis par SL.
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